Une chaudière vétuste ? 🏢
Dans un immeuble, le choix du système de chauffage est important. L’enjeu est d’offrir aux résidentes et résidents le meilleur confort thermique, mais aussi de limiter les consommations énergétiques. Quel type de chaudière choisir en copropriété ? Quels sont les éléments importants à vérifier ? Voici un tour d’horizon des différents équipements disponibles. Pour rappel, l'installation d'un nouveau système de chauffage au fioul est interdit depuis le 1er juillet 2022.
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Quels sont les critères importants pour choisir le chauffage en copropriété ?
Lorsque l’on choisit un nouveau chauffage en copropriété, individuel ou collectif, l’investissement se fait sur le long terme : ce projet doit être réfléchi en amont, en tenant compte de plusieurs critères.
Le prix d’une chaudière en copropriété
Changer de système de chauffage en copropriété représente un budget important : coût de l’équipement, rémunération de la main d'œuvre, éventuelles opérations de mise en conformité, etc. Cela dit, il faut prendre en compte la rentabilité de l’opération sur le long terme :
- Premièrement, en fonction de l’équipement choisi, la copropriété peut prétendre à certaines aides financières, réduisant ainsi le coût global de la facture.
- Deuxièmement, il est essentiel de regarder de plus près les économies d’énergie possibles grâce au nouveau chauffage. Une consommation énergétique mieux maîtrisée, c’est l’occasion pour tous les habitants de réduire leur facture de chauffage.
LE CHIFFRE HELLIO : 3,8 millions
Selon le ministère de la Transition écologique, 3,8 millions de ménages en France ont du mal à payer leurs factures de chauffage. Dans ces conditions, s’équiper d’un système de chauffage plus performant et moins consommateur apparaît comme une priorité.
Les performances du système de chauffage
On peut notamment apprécier la performance d’un équipement en observant son rendement énergétique (c’est-à-dire l’énergie produite par rapport à celle qui est consommée). Par exemple, une chaudière à basse température présente généralement un rendement entre 85 à 90 %. La chaudière à condensation dépasse souvent 90 %.
Toutefois, le rendement affiché ne doit pas constituer l’unique critère de décision : chaque copropriété a ses besoins spécifiques et une situation propre qui peut influencer la performance énergétique de l’équipement.
L’émission de gaz à effet de serre (GES)
L’INFO HELLIO :
Remplacer une chaudière dans une copropriété nécessite l’accord des copropriétaires lors de l’assemblée générale. Ce type de travaux doit être voté à la majorité absolue (dite majorité de l’article 25) : il faut obtenir la majorité des voix de tous les copropriétaires de l’immeuble.
Les copropriétés sont en première ligne pour s’engager dans la transition énergétique. Pour diminuer la consommation d’énergie dans le secteur résidentiel, elles doivent donc opter pour des équipements peu gourmands et pour des énergies plus écologiques. À ce titre, le fioul est à bannir : trop polluant, il sera peu à peu interdit. Le gaz est également à éviter, et même interdit dans les constructions neuves à partir de 2025. Optez au minimum pour une chaudière à haute performance (HPE voire THPE).
Les alternatives les moins émettrices de CO2 sont la pompe à chaleur, les radiateurs de dernière génération et les réseaux de chaleur. Côté chaudière, c'est plus compliqué puisque la chaudière électrique n'a pas encore fait son trou.
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Quels sont les types de chaudières collectives ?
L’immeuble peut faire le choix d’un chauffage collectif. Une option qui présente de nombreux avantages pour les résidentes et résidents : ils ne seront pas encombrés par une chaudière dans leur logement, et tous les frais seront partagés. Il existe plusieurs appareils qui permettent de fournir du chauffage à l’ensemble de la copropriété.
La chaudière à gaz
C’est le type de chaudière collective le plus courant dans les chaufferies des immeubles. La chaudière à gaz est, en effet, très utilisée en copropriété, puisque le gaz naturel (gaz de ville) est très répandu. Pour autant, les anciennes chaudières sont particulièrement énergivores, et ne fournissent pas un confort optimal aux habitants. Il convient de privilégier la chaudière à condensation ou à basse température : des modèles bien plus performants et économiques.
Les avantages et inconvénients de la chaudière à gaz
La chaudière à gaz est particulièrement intéressante en copropriété, car l’approvisionnement est facile, et le confort thermique idéal lorsque l’on choisit un équipement performant. Elle permet d’assurer aussi bien la production de chauffage que d’eau chaude sanitaire. De plus, l’énergie utilisée présente un prix compétitif. Le choix d’une chaudière à condensation offre un rendement optimal, grâce à la récupération de chaleur latente présente dans la vapeur d’eau des fumées.
En revanche, la chaudière gaz est une installation qui nécessite un entretien rigoureux, sans oublier que le gaz est inflammable. Il est indispensable de poser des détecteurs de monoxyde de carbone pour la sécurité des habitantes et habitants. Enfin, gardez en tête qu'à partir de 2025, un immeuble neuf ne pourra plus être chauffé intégralement au gaz, trop polluant pour respecter les critères de la Réglementation Environnementale (RE2020).
Chaudière à gaz : le prix et les aides
Le prix d’une chaudière collective dépend du nombre de lots. Dans tous les cas, le coût sera réparti entre les copropriétaires, selon leur quote-part. Le remplacement d’une ancienne chaudière par un modèle plus performant peut donner droit à différentes subventions de l’État. Le dispositif MaPrimeRénov’Copro est accessible dans le cadre d’une rénovation globale permettant une amélioration de 35 % (minimum) de la performance énergétique.
Toutefois, pour obtenir la prime, les travaux ne doivent pas entraîner une hausse des émissions de gaz à effet de serre.
Pour le remplacement d’une chaudière sans autres travaux, la copropriété peut bénéficier de l’éco-PTZ, du taux de TVA réduit à 5,5 % ou encore de la prime CEE : opération BAR-TH-107.
À noter que pour contrer la flambée des tarifs du gaz naturel, le gouvernement a étendu son bouclier tarifaire aux copropriétés jusqu'en juin 2023.
La chaudière fioul
L’ASTUCE HELLIO :
Avant de changer la chaudière en copropriété, il peut être judicieux de faire réaliser un audit énergétique. Ce dernier permet d’étudier en détail les besoins de l’immeuble et de proposer des travaux d’amélioration énergétique. Ainsi, il peut être intéressant de coupler le remplacement du système de chauffage avec une optimisation de la consommation d’énergie au sein de l’immeuble, en procédant à une isolation des combles et des planchers bas, et/ou à un calorifugeage.
Le fioul est dans le collimateur du gouvernement, qui souhaite le bannir totalement dans les bâtiments. C’est en effet une énergie trop polluante, plus recommandée pour chauffer un immeuble. L’installation de nouvelles chaudières fioul est d’ailleurs totalement interdite depuis juillet 2022.
Pour les copropriétés, c’est l’occasion de se tourner vers un mode de chauffage plus écologique et plus économique. En effet, le prix du fioul est instable, et l'épuisement des ressources ne risque pas d'améliorer cette situation.
Et la chaudière bois ?
Alors que plus d'1,2 million de maisons sont chauffées au bois en 2020 selon le Ceren, c'est le cas pour seulement 53 000 appartements. La faute à une alimentation en combustible compliquée à l'échelle d'un immeuble, et à une réglementation pas toujours favorable en ville, à cause des émissions de fumées. C'est donc une alternative très rare aux chaudières fioul ou au gaz.
Une résidence collective plus économe et écoresponsable
Quels sont les types de chaudières individuelles ?
Dans une copropriété, le chauffage peut aussi être individuel : il s’agit souvent de radiateurs électriques, mais aussi de chaudières. Dans ce cas, chaque logement est équipé de son propre système, et les copropriétaires profitent d’une plus grande liberté de choix. Le revers de la médaille ? C’est à eux de prendre en charge les frais d’entretien, et d’effectuer les démarches en cas de panne. Certains travaux peuvent aussi nécessiter une implication et/ou un accord de la copropriété, notamment si l’installation implique une rénovation des conduits d’évacuation, pour mise aux normes.
La chaudière à gaz
Avec une chaudière à gaz individuelle, chaque logement est équipé d’un appareil. Chaque ménage gère ainsi son équipement et son entretien. Ce système est privilégié lorsque l’immeuble ne dispose pas d’une chaufferie, mais cela implique en revanche d’avoir suffisamment de place dans les appartements. Le coût global est aussi particulièrement élevé, puisqu’il faut compter autant de chaudières qu’il y a de lots, contrairement à une chaudière collective qui permet de mutualiser les dépenses.
Dans le cas d’une chaudière individuelle, c’est à chaque copropriétaire de décider de son remplacement. Il pourra bénéficier des aides individuelles proposées par le dispositif MaPrimeRénov’ : jusqu’à 1 200 € pour les chaudières à gaz à très haute performance. L’aide est cumulable avec les CEE (certificats d’économies d’énergie). Les ménages peuvent aussi bénéficier de l’éco-PTZ et de la TVA réduite à 5,5 %.
L’installation d’une chaudière à condensation gaz coûte entre 3 000 et 5 000 € (Ademe, guide « Chauffer mieux et moins cher »).
Le chauffage électrique
Dans un immeuble, il est aussi possible d’opter pour un chauffage électrique : l’installation est plutôt simple et économique, tout comme l’entretien. Cependant, c’est une solution qui nécessite une très bonne isolation pour éviter des factures d’électricité trop élevées. Elle est plutôt déconseillée dans les anciens immeubles qui ne sont pas rénovés.
Plus rare que des émetteurs, il existe aussi la chaudière électrique, couplée à un réseau de chauffage central. La résistance électrique fait chauffer l’eau des radiateurs ou du plancher chauffant. Cette chaudière peut être double service, pour assurer aussi la production d’eau chaude, ou être complétée par un chauffe-eau.
La mise en place d’un système de chauffage électrique individuel n’ouvre pas le droit à MaPrimeRénov’. En revanche, il est possible de bénéficier d’une prime énergie grâce aux CEE pour le remplacement d’anciens convecteurs par des radiateurs électriques performants.
En fonction du type de radiateur, il faut compter, toujours selon l’Ademe, entre 1 500 € et 6 000 € (pour 5 appareils).
Type de chauffage |
Individuel / Collectif |
Les + |
Les - |
Aides |
Bon à savoir |
Chaudière gaz |
Collectif |
Facilité d’accès au gaz naturel Pas de stockage |
Produit dangereux et inflammable Prix qui explose depuis 2021 Entretien rigoureux |
CEE / éco-PTZ / TVA réduite |
Choisir une chaudière à très haute performance énergétique |
Chaudière fioul |
Collectif |
Approvisionnement simple |
Combustible très polluant et cher |
Pas d’aides |
Interdiction des nouvelles installations en 2022 |
Chaudière gaz |
Individuel |
Liberté des résidents Chaque ménage gère l’entretien |
Espace nécessaire dans chaque appartement Tarif réglementé qui flambe Arrêt de MaPrimeRénov' au 31 décembre 2022 |
CEE / éco-PTZ / TVA réduite |
Chaque propriétaire doit effectuer les démarches Interdiction en 2025 dans le neuf |
Chauffage électrique |
Individuel |
Installation facile et économique Indépendance des résidents |
Factures de chauffage élevées en cas de grille-pain ou si l’isolation est mauvaise |
CEE pour radiateurs électriques performants |
La chaudière ionique fait une percée sur le marché |
Les alternatives pour se chauffer en copropriété
La chaudière n’est pas la seule option pour chauffer un immeuble. Des alternatives se démocratisent, comme le réseau de chaleur urbain. Il s’agit d’une chaufferie centralisée, en dehors de l’immeuble, qui permet de desservir plusieurs immeubles. Pour la copropriété, cela représente de nombreux avantages : pas de chaudière, de stockage ou d’entretien à prévoir. Ce réseau est de plus en plus alimenté par des sources d’énergies renouvelables.
La pompe à chaleur collective est moins courante, mais reste tout de même envisageable pour les petites copropriétés. La PAC peut puiser son énergie dans l’air (aérothermie) ou dans le sol (géothermie) : dans tous les cas, c’est une source gratuite (hors fonctionnement électrique de l’appareil) et inépuisable. Selon la taille de l’immeuble, la pompe peut être combinée à une chaudière, et faire ainsi partie d’un système hybride.
Enfin, la chaudière biomasse ou à granulés est plus répandue dans les maisons individuelles, mais peut aussi convenir à un petit immeuble (attention à certaines interdictions en zone urbaine). Comme la PAC, elle pourra être associée à une chaudière à gaz, pour une installation mixte.
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