Un projet en copro ? 🏢
Que vous soyez syndic, gestionnaire locatif ou propriétaire, vous souhaitez équiper votre copropriété d’une pompe à chaleur ? Pour savoir si cette opération est possible et pertinente, certains éléments sont à étudier de plus près. Parmi eux : le modèle de PAC, la disposition des modules ainsi que les contraintes liées à l'urbanisme et à l'immeuble collectif. Pour permettre d’y voir plus clair, Hellio fait le point sur la question du chauffage des appartements.
À savoir : une prime Certificats d'économies d'énergie est en préparation pour l'installation d'une pompe à chaleur collective, destinée à la production d'eau chaude sanitaire (ECS). Plus d'informations à venir...
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Au sommaire :
Une PAC dans un immeuble collectif : possible ?
Alors que le chauffage au fioul et au gaz est progressivement interdit dans les logements, y compris collectifs à cause de son impact climatique trop négatif, il convient de trouver des alternatives viables et performantes. Le tout en privilégiant les énergies renouvelables, en construction neuve comme en rénovation du parc existant.
C'est un enjeu fort dans le cadre de la RE2020 (Réglementation Environnementale), qui impose des seuils plus stricts d'émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments neufs dès 2025. Or, la plupart des copropriétés étaient jusqu'à présent chauffées au gaz naturel ou au fioul (hors radiateurs électriques).
Contrairement aux idées reçues, les pompes à chaleur ne sont pas exclusivement réservées aux maisons individuelles. Certains bâtiments collectifs peuvent eux aussi en être équipés, sous certaines conditions (nous y revenons plus bas).
L’INFO HELLIO :
Même lorsque la production de chauffage est mutualisée, chaque résident peut réguler sa consommation à l’aide de compteurs individuels. Placés dans chaque appartement, ces équipements aident à maîtriser les frais de chauffage avec davantage de précision.
Deux options sont possibles :
- Une PAC individuelle installée dans chaque appartement,
- Une PAC collective alimentant tout l’immeuble en chauffant un fluide calorifique (de l'eau éventuellement glycolée) circulant dans un réseau de radiateurs.
En règle générale, plus la copropriété comporte d’appartements et plus la solution collective se révèle intéressante, particulièrement d’un point de vue budgétaire. Cependant, très peu de modèles ont la puissance nécessaire aujourd'hui pour alimenter des centaines de lots.
En revanche, dans une petite copropriété, une PAC individuelle peut s’avérer un choix plus judicieux. Le coût cumulé des équipements pourra en effet être inférieur à celui d’une installation collective. De plus, la perte de superficie dans les parties communes liée à la création d’un local de chaufferie est plus pénalisante pour les petits bâtiments.
En 2020, on compte 91 000 appartements équipés d'une pompe à chaleur selon le Ceren (donnée relayée par le ministère de la Transition écologique).
Périmètre : résidences principales en France métropolitaine
Les avantages de la pompe à chaleur : simple, écologique et économique
Se composant d’un module intérieur et d’un autre placé dehors, les pompes à chaleur captent tout simplement les calories présentes dans l’air extérieur, dans le sol, ou encore dans les nappes phréatiques selon la technologie. Puis les PAC rediffusent cette chaleur, afin de produire du chauffage ou de l’eau chaude sanitaire (ECS).
Le principe des PAC est particulièrement écologique, puisqu’elles récupèrent une chaleur naturelle et renouvelable. De plus, elles n’ont besoin que d’une faible quantité d’énergie électrique pour fonctionner.
Selon l’AFPAC, une PAC bien dimensionnée — et adaptée aux conditions climatiques de la région — permet en effet de couvrir 100 % des besoins en chauffage, en puisant en moyenne 70 % d’énergie dans l’environnement. Seuls 30 % restants proviennent de l’énergie électrique. Un atout, à l’heure où les factures énergétiques ne cessent d’augmenter, mais aussi en matière de protection de l’environnement et de réduction de l’empreinte carbone.
Enfin, la PAC est aussi une solution qui apporte un réel confort dans les logements. La température, agréable et homogène, s’élève rapidement.
Certaines pompes à chaleur sont réversibles et produisent ainsi de l’air froid pendant l’été, à la manière d’un climatiseur. Ce sont donc des équipements pratiques toute l’année.
Quels sont les différents types de PAC ?
La PAC air/air
Ce mode de chauffage capte les calories présentes dans l’air extérieur. Puis il rediffuse de l’air chaud à l’intérieur des logements via un système de ventilation.
La PAC air/eau
Comme le précédent système, il s'agit d'une PAC aérothermique qui récupère les calories dans l’air extérieur. Mais cette fois, pour les réinjecter dans un circuit d’eau de chauffage central.
La PAC sol/eau, sol/air ou eau/eau
Particularité de ces pompes géothermiques : elles récupèrent les calories en zone souterraine, à l’aide de capteurs thermiques enterrés. La chaleur est ensuite injectée dans un circuit d’eau de chauffage pour les PAC sol/eau ou eau/eau, ou dans l’air ventilé pour la PAC sol/air.
Ce type d'appareil peut être posé à l’intérieur d’un immeuble, dans le cadre d’un projet neuf. En rénovation, cette démarche est plus complexe, puisqu’il faut creuser le sol pour installer des capteurs. Or, la configuration des copropriétés ne le permet pas toujours. C’est pourquoi on privilégie souvent les pompes à chaleur aérothermiques, plus simples à mettre en place et plus accessibles financièrement.
LE CHIFFRE HELLIO : 15 ans
C’est, selon l’Ademe, la durée de vie moyenne des pompes à chaleur. Soit une longévité équivalente à celle d’une chaudière classique.
Installez un système de chauffage collectif plus performant
Les contraintes liées à l’installation d’une PAC en copropriété
L’immeuble est-il bien isolé ?
Les performances des PAC ne sont garanties que si le bâtiment dispose d’une isolation thermique suffisante. Si la copropriété est classée E, F ou G au diagnostic de performance énergétique, mieux vaut entreprendre au préalable des travaux de rénovation énergétique tels que l’isolation de la toiture, des murs extérieurs ou des combles.
L’espace disponible est-il suffisant ?
Autre contrainte technique majeure : l’espace disponible. Par exemple, si la copropriété opte pour le choix d’une PAC collective, dispose-t-elle d’assez de place pour dédier un local à l’unité intérieure, et de suffisamment d’espace dans une cour ou encore, sur un toit-terrasse, pour l’unité extérieure ?
Contraintes d’urbanisme
L’ASTUCE HELLIO :
Des solutions sont possibles pour limiter le bruit du groupe extérieur de la PAC. Évitez, par exemple, d’installer ce module dans un coin ou dans une cour intérieure où les sons sont amplifiés. Sachez que vous pouvez aussi faire poser un écran anti-bruit ou un caisson d’insonorisation. Enfin, pensez bien à entretenir la PAC. Ce sont souvent des dysfonctionnements qui entraînent les nuisances sonores.
Le fonctionnement de certaines PAC peut entraîner une gêne sonore pour le voisinage. En consultant les règles d’urbanisme en vigueur dans votre commune, vous saurez quels sont les seuils acoustiques maximums à respecter pour les appareils.
Par ailleurs, si la pose d’une PAC modifie l’aspect de la façade, il convient de s'assurer que cette installation n’enfreint aucune règle d’urbanisme, et de déposer une déclaration préalable de travaux en mairie.
Pour rappel, les modules extérieurs peuvent être placés sur une terrasse, un balcon ou une cour. Mieux vaut ne pas les fixer au mur pour échapper au phénomène de vibrations, potentiellement gênantes. Attention également à ne pas les disposer sous une gouttière afin d’éviter les chutes d’eau trop importantes pouvant endommager le système.
Dans tous les cas, les modules extérieurs ne doivent jamais être placés en intérieur : la PAC rejette en effet de l’air froid et la température dans la pièce peut alors vite devenir glaciale !
L’accord de la copropriété
Les travaux d’installation doivent être approuvés par les autres propriétaires. Ce chantier doit donc figurer à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale (AG) de copropriété. Cette AG statuera sur l’acceptation ou non du projet.
Pompe à chaleur : pourquoi sont-elles encore si rares en immeuble collectif ?
Les pompes à chaleur sont toujours plus populaires dans les maisons individuelles. Mais elles restent encore relativement rares dans les copropriétés. En 2020 en France métropolitaine, on estimait à 91 000 le nombre d'appartements équipés d'une PAC, sur un total de 13 millions de résidences principales (source : Ceren) ! Et ce, pour plusieurs raisons.
Une chaleur basse température
Les PAC génèrent souvent une chaleur basse température. La copropriété doit donc être suffisamment isolée pour profiter d’un meilleur confort de chauffe. De leur côté, les émetteurs de chauffage (radiateurs) doivent également être adaptés à la basse température.
La taille de la copropriété
Dans les plus petites copropriétés, comptant moins de 50 logements, il est plus simple de trouver une solution technique adaptée en procédant, par exemple, à une installation de pompes à chaleur en cascade. En revanche, si la résidence collective compte davantage de logements, il faut envisager l’installation de PAC très puissantes tels que les modèles en géothermie. Or, ces derniers sont difficilement adaptables aux contraintes techniques des immeubles, surtout dans les grandes agglomérations.
Les contraintes acoustiques et esthétiques
Enfin, les conséquences en matière de bruit et de rendu restent des freins importants. En effet, il faut pouvoir installer les modules extérieurs des PAC, sans créer de nuisances visuelles ou sonores.
Les aides possibles pour installer une PAC en copropriété
MaPrimeRénov' pour des pompes à chaleur individuelles
L'Agence nationale de l'habitat (Anah) propose sa fameuse prime sous deux formes. La première finance la pose d'une PAC individuelle en appartement. Elle s'adresse aux propriétaires — bailleurs ou occupants — d'un logement d'au moins 15 ans. Son montant peut aller jusqu'à 5 000 € pour une technologie air-eau.
Critère essentiel : l'appareil doit avoir une efficacité énergétique saisonnière pour le chauffage supérieure ou égale à 126 % pour un modèle à basse température, et 111 % pour un modèle à moyenne ou haute température.
La deuxième version permet d'intégrer l'installation d'une PAC collective dans un projet plus global.
MaPrimeRénov’ Copropriétés pour une pompe à chaleur collective
L’aide MaPrimeRénov’Copro peut être versée dans le cadre d'une rénovation globale qui inclut des travaux d’installation d’une pompe à chaleur au sein des parties communes des bâtiments collectifs.
En 2024, le montant de la subvention maximal passe de 25 % à 75 % du prix des travaux, dont le plafond s'élève à 25 000 € par logement. Autrement dit, la prime peut atteindre 18 750 euros (au lieu de 6 250 € en 2023).
Le chantier doit permettre de réaliser un gain énergétique d’au moins 35 %, et l’immeuble doit être inscrit au registre des copropriétés. Pour valider ce critère de performance énergétique, il faut coupler l'installation de PAC avec d'autres actions : isolation thermique des murs, ventilation double flux, calorifugeage, etc.
Le recours à l'assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO) est obligatoire pour obtenir MaPrimeRénov' Copropriétés.
Une prime supplémentaire est accordée aux copropriétés fragiles. Notamment, aux résidences dont le taux d’impayé ou de charges est supérieur ou égal à 8 %, ou encore, situées dans un quartier NPNRU (nouveau programme national de renouvellement urbain). Cette prime s'élève à + 20 % des travaux.
L’éco-prêt à taux zéro collectif (éco-PTZ)
Ce prêt au taux d’intérêt nul peut être accordé aux copropriétés pour financer des travaux d’amélioration de la performance énergétique. Le syndicat des copropriétaires peut demander un éco-PTZ collectif si les travaux sont effectués dans les parties communes.
Les primes CEE pour les copropriétaires
Basées sur le dispositif des Certificats d'économies d'énergie créé en 2005, ces primes obligent les fournisseurs d’énergie à financer la transition écologique, en suivant le principe du pollueur-payeur.
Accessible en habitat collectif, le montant de la prime varie selon les économies d’énergie (en unité kWh cumac) obtenues tout au long de la durée de vie de la PAC ou encore, la zone climatique où se trouve l’immeuble. Pour être éligible, la copropriété doit avoir plus de 2 ans, et faire appel à un professionnel RGE pour les travaux.
Deux technologies de pompes à chaleur collectives sont éligibles :
- PAC collective air/eau ou eau/eau (critères détaillés dans la fiche d'opération standardisée BAR-TH-166) d'une puissance thermique nominale inférieure ou égale à 400 kW ;
- PAC à absorption de type air/eau ou eau/eau (critères détaillés dans la fiche d'opération standardisée BAR-TH-150). Cet équipement, plus rare, utilise également du gaz.
- Enfin, une nouvelle opération BAR-TH-169 a récemment vu le jour, afin de bénéficier d'un financement pour l'installation d'une pompe à chaleur collective de type air-eau ou eau-eau destinée à la production d'eau chaude sanitaire.
Le syndic peut formuler sa demande de subvention directement auprès des fournisseurs d’énergie. Ou passer par un partenaire délégué tel que Hellio, qui a déjà aidé plus de 15 000 copropriétés à profiter de la prime CEE.
Le Coup de pouce Chauffage
Le mécanisme des CEE prévoit une prime bonifiée pour le raccordement des copropriétés à un réseau de chaleur, en remplacement d'une chaudière à énergie fossile. C'est le « Coup de pouce Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires ».
Si toutefois cette opération n'est ni réalisable techniquement ni viable financièrement, il est possible de financer l'installation d'une pompe à chaleur collective de type air-eau ou eau-eau. La bonification est plus intéressante dans le second cas.
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