Comment sont calculées les charges récupérables ?
Dans la loi française, il existe deux modalités de calcul pour établir le montant des charges récupérables :
L'INFO HELLIO :
Les charges au forfait ne sont pas révisables durant toute la durée du contrat de location. Elles sont censées couvrir l’ensemble des taxes et dépenses liées à l’usage du logement. Ce montant n’est pas soumis à régularisation et demeure acquis au bailleur.
- La méthode dite « au réel ». Elle est obligatoire en cas de location vide. Le montant des charges locatives est déterminé par une provision sur charges payable par le locataire en même temps que son loyer. Pour fixer cette provision sur charges, le bailleur ou son mandataire se base sur le montant des charges locatives de l’année précédente.
- La méthode dite « au forfait », pour les logements en colocation ou loués meublés. Cela consiste à fixer un montant de charges à la signature du bail. Le bailleur a le choix entre ce régime au forfait et le régime au réel.
Procédure et modalités de paiement des charges
C’est le syndic qui s’assure de la perception des charges de copropriété. Son unique interlocuteur est le copropriétaire. Les charges, qu’elles soient récupérables ou non, sont exigées uniquement auprès du propriétaire concerné.
Pour cela, le syndic adresse à chaque copropriétaire un ou plusieurs appels de fonds au cours de l’année. Le montant des appels de fonds dépend :
- De la somme à répartir,
- Du nombre de tantièmes ou millièmes que le propriétaire détient dans la copropriété.
Il appartient donc au propriétaire de régler toutes les charges, puis de se faire rembourser les charges locatives par son locataire.
Comme le montant réel des charges n’est connu qu’à la fin de l’année, au moment de la clôture des comptes, le propriétaire est tenu de régulariser les charges locatives de son locataire.
La régularisation des charges sert à rétablir les comptes entre propriétaire et locataire. En cas de provision pour charges, il se peut que le locataire ait versé un montant :
- Insuffisant, dans ce cas, le bailleur est en droit de lui demander le paiement d’un complément (ce qui doit figurer sur son avis d’échéance).
- Trop élevé, dans ce cas, le bailleur doit lui restituer le trop-perçu (par une déduction sur le loyer, ou via un remboursement si le montant dû excède celui du loyer).
La régularisation est-elle obligatoire ?
Oui, cette régularisation des charges est obligatoire. Elle doit être effectuée par le bailleur ou son mandataire, une fois par an. Si le bailleur n’accomplit pas cette obligation, il a jusqu’à trois ans pour adresser la régularisation de charges à son locataire. Après ce délai, les éventuelles sommes dues par le locataire sont prescrites.
LE CHIFFRE HELLIO : 1 mois
C’est le délai légal à respecter entre l’envoi de certains documents au locataire et la régularisation des charges locatives. Notamment :
- Le décompte de charges, qui répertorie les charges locatives par nature (entretien des parties communes, électricité, etc.),
- Le montant des charges dû par le propriétaire ou le locataire,
- Les modalités de calcul des charges de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.
Le locataire doit être en mesure de vérifier que la nature et le montant des charges qui lui sont réclamées sont bien récupérables. Pour cela, les justificatifs doivent être tenus à la disposition du locataire pendant un délai de six mois.
En cas de non-réalisation de la régularisation annuelle des charges, le bailleur encourt certaines sanctions :
- Le locataire peut exiger l’échelonnement du remboursement du trop-perçu éventuel sur une période de 12 mois.
- Le tribunal peut accorder des dommages et intérêts au locataire, voire annuler l’exigibilité de la régularisation des charges effectuée hors délai, même si la demande est faite dans le délai de trois ans.
Charges récupérables : quelles sont les exceptions ?
Certaines exceptions existent quant au paiement des charges récupérables. En effet, des charges présumées récupérables peuvent être requalifiées en charges non récupérables lorsque :
- Elles ne figurent pas au décret qui dresse la liste limitative des dépenses récupérables.
- Le décompte de charges n’est pas fourni avec la régularisation des charges.
- Le bailleur ne laisse pas le locataire consulter les justificatifs.
- Les charges réclamées ne sont légitimées par aucun justificatif.
À lire aussi : notre article sur les charges prévisionnelles annuelles en copropriété.
Hellio accompagne les copropriétés