Un projet en copro ? 🏢
La situation climatique impose la prise de mesures efficientes pour inciter à la rénovation énergétique. En effet, le secteur du logement en France représente à lui seul 30 % de la consommation globale d’énergie (chiffres clés de l’énergie, édition 2022). Une des priorités concerne l’isolation thermique, qui consiste à protéger l’enveloppe des bâtiments contre les échanges de chaleur, et ainsi garder une température agréable à l’intérieur en toute saison.
Face à ce chantier d’ampleur, les copropriétés peuvent heureusement compter sur des aides privées et publiques. Un financement qui peut couvrir une bonne part du coût des travaux, et faciliter la décision en assemblée générale des copropriétaires. Nos experts vous détaillent toutes les subventions, les primes et autres financements à demander.
Un projet d’isolation ou de rénovation complète ?
Pourquoi isoler une copropriété ?
Les copropriétés ont de nombreuses raisons d’engager des travaux de rénovation énergétique, dont l’isolation. Si elles ne savent pas comment s’y prendre, la réalisation d’un audit peut les aiguiller vers les meilleures solutions face aux problèmes du bâti.
Au-delà des économies d’énergie et du confort thermique des occupants, l’isolation revêt aujourd'hui une importance particulière en vue d’éviter les mesures contraignantes de la loi Climat. Bien qu’aucune réglementation n’oblige expressément une copropriété à entreprendre des travaux d’isolation, ces derniers s’avèrent parfois indispensables, sous peine de ne plus pouvoir louer les appartements.
Améliorer le confort et diminuer les charges
Avec un isolant absent, vétuste ou de mauvaise qualité, un immeuble est sujet à des transferts de chaleur importants entre l’intérieur et l’extérieur. Or, en hiver, on cherche justement à conserver la chaleur dans les logements, et en été à rester au frais.
Résultat : une mauvaise isolation thermique oblige à faire fonctionner le chauffage à plein régime et plus longtemps en saison froide, et la climatisation en période estivale. Des comportements qui s’accompagnent automatiquement d’une facture énergétique salée.
La rénovation énergétique d’une copropriété permet à l’ensemble des résidentes et résidents, ainsi qu’aux bailleurs, de bénéficier d’une réduction des charges. En effet, l’isolation du bâtiment maintient la chaleur à l’intérieur de l’immeuble et des logements. Par conséquent, moins d’énergie est utilisée pour assurer le chauffage.
LE CHIFFRE HELLIO : 20 à 30 %
C’est l’augmentation du coût du chauffage dans les charges de copropriété, constatée par l'association UFC-Que Choisir entre 2020 et 2021.
L’isolation d’une copropriété a aussi un réel intérêt l’été, puisque le bâtiment est ainsi moins perméable à la température extérieure. La fraîcheur est également mieux conservée dans les logements, ce qui limite le besoin de climatisation, très coûteuse.
De plus, une bonne isolation permet de supprimer les ponts thermiques, en partie responsables de l’inconfort ressenti par les occupantes et occupants, et les déperditions de chaleur.
Les passoires thermiques dans le viseur de la loi Climat et résilience
La rénovation énergétique est impérative pour anticiper les prochaines mesures environnementales. En effet, la réglementation tend à interdire progressivement la location des logements énergivores, plus communément appelés « passoires thermiques ».
L’INFO HELLIO :
Les passoires thermiques désignent les logements dont la consommation énergétique est excessive en raison d’une importante déperdition de chaleur. En cause, le défaut d’isolation. Concrètement, ce sont les logements classés F ou G sur l’étiquette énergétique du diagnostic de performance énergétique. On en compte 5,2 millions en 2022 (résidences principales, France métropolitaine).
La loi Climat et Résilience prévoit plusieurs mesures fortes pour encourager la réalisation de travaux de rénovation énergétique. Ainsi, certains logements seront prochainement interdits à la location :
- Dès 2025 pour les classes G au DPE,
- Dès 2028 pour les notes F,
- Dès 2034 pour les biens classés E.
En parallèle, depuis 2022, les bailleurs de passoires ne peuvent plus augmenter leur loyer lors d’un renouvellement de contrat.
Améliorer la valeur verte d’un logement
La notion de « valeur verte » désigne la plus-value qu’engendre l’amélioration de la performance énergétique et environnementale d’un bien immobilier. Plus un logement est performant (idéalement classé A ou B), plus sa valeur verte est importante. Autrement dit, il devient plus attractif pour les futurs acheteurs et acheteuses. Son prix de vente sera en moyenne plus élevé comparativement au même logement moins performant (D).
A contrario, la valeur verte des logements énergivores est très médiocre, et leur prix de vente s’en ressent. Ce sont les conclusions de l’étude annuelle des Notaires de France, confirmée par l’analyse du groupe SeLoger et de Meilleurs Agents en 2022.
Ainsi, un appartement classé D qui passe en lettre A ou B peut voir son prix de vente relevé de 3 à 16 %.
Contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique
L'accord de Paris est un traité international qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C voire 2 °C maximum d’ici 2100. La signature de cet accord par la France la contraint à respecter plusieurs mesures pour atteindre cet objectif :
- Réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans le but d’atteindre la neutralité carbone,
- Aider financièrement les pays en développement pour limiter leurs rejets de CO2,
- Éduquer et sensibiliser la population aux enjeux environnementaux.
Cela passe par l'éradication de la précarité énergétique d’ici 2027, et le développement des énergies renouvelables.
Améliorer l’isolation thermique permet bien souvent, par la même occasion, d’améliorer l’isolation phonique. À la clé : plus de tranquillité pour les résidents, surtout s’ils habitent près d’un axe routier très fréquenté, ou en centre-ville.
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Les différents types de travaux d’isolation
En copropriété, plusieurs actions sont possibles pour améliorer significativement l'isolation du bâtiment. L’isolation thermique est le chantier prioritaire à engager, bien avant le remplacement du mode de chauffage. Voici les travaux qui réduisent le plus les déperditions énergétiques :
- Isolation de la toiture-terrasse ou des combles, qui représentent jusqu’à 25 à 30 % des déperditions pour une maison ancienne non isolée,
- Isolation des murs par l’extérieur, qui occasionnent jusqu’à 20 à 25 % des pertes de chaleur,
- Isolation des planchers bas, notamment ceux donnant sur les caves ou le parking, à l’origine de 10 % des déperditions d’un bâtiment,
- Remplacement des menuiseries extérieures, responsables de 10 à 15 % des déperditions,
- Calorifugeage des réseaux et des points singuliers, pour conserver la chaleur du réseau de chauffage et/ou d’eau chaude sanitaire.
Ces solutions sont particulièrement pertinentes en copropriété, et éligibles à certaines aides financières. Bien sûr, un diagnostic préalable est essentiel pour détecter les causes réelles du gaspillage d'énergie. Cet audit énergétique listera également des scénarios de travaux plus ou moins ambitieux.
Laine de verre, ouate de cellulose, chanvre, polyuréthane… Le choix des matériaux est large ! Privilégiez des isolants avec une bonne résistance thermique (nécessaire pour obtenir des aides), mais aussi une bonne inertie et un impact minime sur l’environnement.
Quel budget prévoir pour les travaux d’isolation ?
Les travaux en combles, en sous-sol ou sur la tuyauterie de chauffage sont relativement abordables, et en grande partie couverts par les primes. Comptez environ 10 €/m2 pour un soufflage de laines dans des combles de 500 m2 par exemple.
Pour 500 mètres linéaires de tuyaux à calorifuger, comptez environ 10 000 € soit 20 €/m.
L'isolation des murs extérieurs est de loin l'opération la plus coûteuse. Baticopro l'estime entre 80 et 180 € par mètre carré (2019).
Ces estimations ne sauraient remplacer un devis personnalisé pour votre immeuble. Vous pouvez nous contacter pour chiffrer votre projet, primes déduites.
Hellio accompagne les syndics et gestionnaires dans leur rénovation
Les aides individuelles pour l’isolation d'un appartement
En copropriété, un propriétaire peut solliciter différentes aides financières pour l’isolation de son appartement, indépendamment d’un projet global voté par l’assemblée générale. En effet, certaines opérations d’isolation peuvent être engagées sans accord préalable de la copropriété. Cela concerne notamment l’isolation des murs par l’intérieur, si cela n’a aucun impact sur les parties communes.
Les certificats d’économies d’énergie (CEE)
Le dispositif privé des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) oblige les fournisseurs d’énergie à verser des primes dans le cadre d’une rénovation énergétique. Sous conditions de respecter certains critères techniques ainsi qu'une démarche administrative stricte.
L’isolation fait partie des travaux d’économies d’énergie éligibles. Tout propriétaire peut solliciter cette aide, dont le montant est variable en fonction des travaux réalisés. Ces derniers doivent impérativement être effectués par une entreprise certifiée RGE (reconnue garante de l’environnement).
Voici les actions éligibles dans les parties privatives, à l'intérieur d'un appartement :
- Isolation des murs (BAR-EN-102)
- Isolation des combles (BAR-EN-101)
- Fenêtre ou porte-fenêtre complète avec vitrage isolant (BAR-EN-104)
De plus, un Coup de pouce (ou bonification des CEE) est également valable pour, entre autres, l'isolation d'appartements : "Rénovation d'ampleur des maisons et appartements individuels"(pour les ménages non éligibles à MaPrimeRénov’) ;
Le dispositif MaPrimeRénov’
Cette aide de l'Anah est accessible à l'ensemble des propriétaires, bailleurs ou occupants. MaPrimeRénov’ contribue au financement des travaux d’isolation, dans des résidences principales achevées depuis au moins 15 ans.
4 profils MaPrimeRénov’ déterminent le montant d’aide dont peut bénéficier le propriétaire selon ses revenus : bleu, jaune, violet, rose. Son montant varie en fonction des travaux envisagés et des ressources du ménage. Depuis janvier 2024, MaPrimeRénov' est désormais divisée en deux parcours distincts :
- Parcours Décarbonation : consacré aux rénovations par geste, plus particulièrement au changement du système de chauffage énergivore par un système peu carboné. Les ménages de la catégorie Rose sont exclus de ce parcours.
Toutefois, les primes à l'isolation pour la catégorie rose avaient déjà pris fin en avril 2023. - Parcours Accompagné : dédié aux rénovations d'ampleur des maisons et appartements individuels (les travaux d'isolation sont inclus parmi les postes éligibles du parcours).
Avant 2024, les appartements n'étaient pas éligibles aux travaux de rénovations d'ampleur.
Parcours Décarbonation : montants des primes
Sauf pour les appartements, les travaux d'isolation doivent être couplés avec le changement de système de chauffage et/ou de production d'eau chaude sanitaire (autrement dit, un petit bouquet de travaux).
Travaux |
MaPrimeRénov’ Bleu |
MaPrimeRénov’ Jaune |
MaPrimeRénov’ Violet |
MaPrimeRénov’ Rose |
Isolation thermique des fenêtres et parois vitrées |
100 € par équipement |
80 € par équipement |
40 € par équipement |
Non éligible |
Isolation des murs par l’extérieur |
75 € par m2 |
60 € par m2 |
40 € par m2 |
Non éligible |
Isolation des toitures terrasses |
75 € par m2 |
60 € par m2 |
40 € par m2 |
Non éligible |
Isolation des murs par l’intérieur |
25 € par m2 |
20 € par m2 |
15 € par m2 |
Non éligible |
Parcours Accompagné : montants des primes
À travers ce parcours, les travaux de rénovation énergétique doivent inclure au moins deux gestes d'isolation thermique et permettre le gain de deux classes énergétiques. Les montants de primes dépendent en effet du nombre de sauts de classes obtenus après travaux ainsi que les couleurs MaPrimeRénov'.
Le chèque énergie et sa version travaux
L’ASTUCE HELLIO :
MaPrimeRénov’, les Certificats d'économies d'énergie, le chèque énergie et l'éco-prêt à taux zéro sont cumulables. Ce dernier permet de financer le reste à charge sans intérêt à rembourser (jusqu’à 50 000 € par logement selon le projet).
Envoyé chaque année à 6 millions de foyers modestes, le chèque énergie sert avant tout à payer la facture d'électricité, de gaz ou de fioul. Mais ce n'est pas sa seule fonction : l'aide peut permettre de régler une entreprise de travaux, lorsque ces derniers visent à diminuer la consommation énergétique du logement. Ainsi, avec la somme du chèque — de 48 à 277 € selon vos ressources —, vous pourrez réduire le coût de votre chantier d'isolation.
Les aides collectives pour l’isolation d’une copropriété
Dans le cadre de travaux de rénovation globale, la copropriété peut solliciter certaines aides pour le compte du syndicat des copropriétaires. Il s’agit généralement de travaux ambitieux qui bénéficient à l’ensemble de l’immeuble : isolation des murs par l’extérieur, de la toiture, remplacement des menuiseries extérieures, etc.
Les primes CEE pour les copropriétés
Comme pour les particuliers, le syndicat des copropriétaires est éligible aux CEE. L’immeuble doit être achevé depuis plus de 2 ans, et le montant varie en fonction des travaux envisagés et de la zone géographique où se situe le bâtiment.
- Isolation des combles : prise en charge jusqu’à 80 %
- Isolation des planchers : prise en charge jusqu’à 50 %
- Isolation des toitures terrasses
- Isolation des murs
- Fenêtre ou porte-fenêtre complète avec vitrage isolant
- Isolation d’un réseau hydraulique de chauffage ou d’eau chaude sanitaire (calorifugeage)
- Isolation de points singuliers d’un réseau
De plus, le Coup de pouce suivant est disponible pour une copropriété entière "Rénovation performante d'un bâtiment résidentiel".
La prime CEE peut être bonifiée par la prime Coup de pouce accordée pour la réalisation d’un bouquet de travaux permettant un gain énergétique d’au moins 35 %.
MaPrimeRénov’ Copropriétés pour une isolation intégrée à une rénovation globale
Cette subvention est accessible aux copropriétés immatriculées au registre national, dont au moins 75 % des logements sont occupés au titre de résidence principale (65 % pour les copropriétés de 20 lots ou moins), et construits depuis au moins 15 ans.
MaPrimeRénov'Copro est attribuée au syndicat des copropriétaires pour les bouquets de travaux permettant un gain énergétique d’au moins 35 % voire 50 % :
- Jusqu’à 75 % du montant des travaux, dont le plafond est de 18 750 € par logement depuis le 1er janvier 2024 (contre 6 250 € en 2023). Ce montant maximal inclut le bonus « Sortie de passoire thermique » : + 10 % du montant des travaux ainsi que la prime de +20 % pour les copropriétés fragiles ;
- Financement supplémentaire de 1 500 € ou 3 000 € par logement en cas de propriétaires à revenus modestes (ménages bleus et jaunes).
Généralement, l’isolation doit être couplée à d’autres actions — installation d’une chaudière collective très performante, robinets thermostatiques… — pour dépasser cet objectif de 35 %. L'accompagnement par un opérateur d'Assistance à Maîtrise d'Ouvrage (AMO) est obligatoire.
En copropriété, les délais de réalisation peuvent être longs. Plusieurs années peuvent s’écouler entre l’évocation d’un sujet et la concrétisation d’un chantier, le temps de réaliser les diagnostics nécessaires, de faire mûrir la décision des copropriétaires, de voter les travaux en AG, etc. Par conséquent, ne tardez pas si votre immeuble est une passoire thermique !
Comment bénéficier de ces aides ?
La demande de MaPrimeRénov' s'effectue impérativement en ligne, sur monprojet.anah.gouv.fr. Comme on peut le lire sur le site, « seul le représentant légal (syndic professionnel ou bénévole, administrateur provisoire) de la copropriété peut déposer une demande d’aide ».
Quant aux aides CEE pour isoler un immeuble, elles peuvent être demandées auprès d'un fournisseur d'énergie, ou d'un intermédiaire (dit « délégataire » ou « mandataire »).
Dans le cas de la bonification Coup de pouce Rénovation performante, il convient de s'adresser à une entreprise signataire de la charte d'engagement. Hellio en fait partie et peut vous aider à financer les travaux d'efficacité énergétique A à Z.
L'éco-PTZ s'obtient auprès d'un établissement bancaire qui l'a intégré à ses offres. Très peu proposent la version collective.
Calculez le montant de vos primes de transition énergétique