En habitat collectif, la chasse au gaspillage d’énergie a un impact positif et durable sur les charges. Parmi les solutions à envisager par la copropriété pour réduire sa consommation d'énergie, on retrouve le calorifugeage. Un terme peu explicite, qui désigne l'isolation des tuyaux de chauffage. En voici la définition ainsi que les raisons d’y avoir recours lorsque les dépenses énergétiques des copropriétaires s’envolent. Une bonne façon de contrer la hausse fulgurante des prix de l'énergie en 2023.
En tant qu’AMO, Hellio aide les copropriétés à planifier les bons travaux
Calorifugeage : définition
Voilà un mot que l’on peut entendre dans le domaine de la rénovation énergétique, tant pour des résidences collectives que des industries ou des hôtels, bureaux, hôpitaux, etc. En effet, il concerne tous les bâtiments disposant d’une chaufferie.
L’INFO HELLIO :
Un peu d’étymologie : « calorifuge » vient du latin « calor » et « fugere », ce qui signifie « fuir la chaleur ». En effet, ce type de matériau est un mauvais conducteur qui limite donc les déperditions thermiques.
Le calorifugeage désigne une opération d’isolation de la tuyauterie. Plus précisément, les tuyaux de chauffage et d’eau chaude, qui transportent le fluide de la chaudière ou pompe à chaleur jusqu’aux radiateurs, robinets et autres pommeaux de douche.
L’isolation thermique consiste en l’enrobage de cette tuyauterie par une couche de matériau de calorifugeage. Selon le lieu à isoler, le chantier peut prendre plusieurs semaines : certains réseaux de canalisations mesurent plusieurs kilomètres !
Mode d’emploi des travaux de calorifugeage
Concrètement, comment les tuyaux sont-ils isolés ? Une gaine est appliquée pour enrober les mètres et coudes de la tuyauterie. Les isolants calorifuges, conformes à la réglementation thermique en vigueur de classe 4 — depuis le 1er mai 2022 —, peuvent être composés de laine de verre, liège, polystyrène, mousse phénolique ou verre cellulaire. Hellio privilégie la coquille de laine de roche pour une meilleure tenue du matériau.
À savoir : l’Armaflex (manchons de mousse) est plus facile à poser, mais il s'érode plus rapidement dans le temps. Un tube en PVC lavable protège le tout, pour enfin être recouvert d'un enduit soigneusement lissé.
Calorifuge : pourquoi isoler les tuyaux de chauffage ?
Une fois le calorifugeage défini, arrive la question de son intérêt. Comme pour toute mesure de rénovation énergétique, on retrouve plusieurs avantages immédiats et dont la copropriété profitera sur le long terme. Des arguments de poids pour convaincre les copropriétaires de voter l’intervention.
« Le coût de cette opération pour la résidence : c’est 0 € pour tous les copropriétaires. Une fois le chantier terminé, l'esthétique est incomparable. »
1- Pour dire stop au gaspillage énergétique
Dans un immeuble où le chauffage et l’eau chaude sanitaire (ECS) sont collectifs, la tuyauterie est une source de perte de chaleur. Surtout quand la chaudière collective est située dans des parties éloignées des points d’acheminement : passage de l’eau dans les radiateurs des logements ou sortie par les robinets.
Au départ de la chaudière, l’eau chaude grimpe généralement à une température de 55 °C. Cependant, si les tuyaux sont mal isolés et longs, le fluide peut perdre plusieurs degrés avant d’arriver à destination. Les déperditions de chaleur s’accentuent tout particulièrement lorsque la tuyauterie traverse des locaux non chauffés. C’est le cas des caves, des sous-sols et des garages par exemple. Ainsi, en choisissant d’isoler thermiquement le réseau, la chaleur est mieux conservée.
LE CHIFFRE HELLIO : 15 %
Isoler les tuyaux et les points singuliers a un réel impact sur l’environnement et les charges de copropriété. En diminuant les pertes d’énergie jusqu’à 15 %, le calorifugeage permet de faire souffler la chaudière, qui n’a plus besoin de consommer autant de combustible pour satisfaire les besoins des appartements. Résultat : moins d’émissions de gaz à effet de serre et moins de consommations énergétiques.
Une meilleure efficacité énergétique, c’est une copropriété plus économe
2- Pour améliorer la salubrité des parties communes et le confort thermique
Isoler la tuyauterie ne nécessite pas d’intervenir sur du gros œuvre. Le calorifugeage est l’un des travaux de rénovation énergétique les moins contraignants. Outre le gain d’énergie et l’amélioration de l’efficacité du système de chauffage, le calorifugeage participe à combattre l’insalubrité des parties communes.
En effet, il contribue à éviter le gel des canalisations en hiver, mais également les infiltrations dues à la condensation. On y gagne également en propreté ! Une fois isolés, les tuyaux sont sertis de PVC : les tuyaux vétustes ne s’effritent donc plus au sol des caves et des parkings.
En réduisant la déperdition thermique des canalisations, cela contribue également à améliorer le confort de vie de l'ensemble des copropriétaires.
Enfin, des travaux de calorifugeage peuvent révéler la présence d'amiante.
3- Pour économiser de l’argent
C’est un cercle vertueux : en économisant de la chaleur grâce au calorifuge, les copropriétaires gagnent de l’argent en réduisant leurs factures d’énergie à long terme. Plus la chaudière est éloignée des points de distribution d’eau chaude et de chauffage, plus la consommation énergétique et les charges de la copropriété peuvent baisser.
De quoi plaire aux locataires autant qu’aux propriétaires : non seulement les travaux ne coûtent rien, mais ils entraînent des économies importantes. Réduire sa facture énergétique ne présente que des intérêts ; en plus, l’opération de calorifugeage se déroule en parties communes et ne perturbe donc pas la vie des occupants.
Quel est le prix du calorifugeage de la tuyauterie ?
D'après le guide de l'Ademe (2018), le calorifugeage coûte entre 5 et 10 € le mètre linéaire pour envelopper les tuyaux et les canalisations, en utilisant de la laine minérale enveloppée d'un revêtement rigide en PVC.
Les prix du calorifugeage varient selon le matériau utilisé. En outre, dans un logement individuel, il est possible il est possible de réaliser soi-même l'isolation de ses conduites de chauffage et d'eau chaude sanitaire.
Prime CEE n'est plus éligible depuis août 2025
L’ASTUCE HELLIO :
Les travaux de calorifugeage n’ont un impact maximal qu’en étant associés à une action complémentaire, l’isolation des points singuliers. Cette dernière permet de protéger les petites parties de la tuyauterie (robinets, vannes, compteurs…) qui laissent échapper de la chaleur.
Grâce au dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), il était possible d’isoler gratuitement le réseau d’eau chaude d’un immeuble, sous conditions définies par les pouvoirs publics. Plus précisément, c'était les fournisseurs d’énergie qui versaient une prime pour rénover les bâtiments français de tous types : bureaux, maisons, industries…
Cette prime CEE cible des projets nombreux et divers : ITE, installation de chaudière performante, récupération de chaleur sur groupes froids et bien d’autres.
❌Celle dédiée au calorifugeage des bâtiments résidentiels a été supprimée en août 2025 par le 71e arrêté CEE.
En revanche, il est possible de financer l'isolation du réseau d’eau chaude d’un immeuble en passant par MaPrimeRénov' Copropriété et/ou le Coup de pouce Rénovation globale.
Un devis de calorifugeage qui pouvait descendre à 0 €
Dans le cadre du dispositif des CEE, Hellio avait créé l’offre Mon Calorifugeage Gratuit. Puisque les travaux de calorifugeage étaient financés à 100 % grâce à la loi pour la transition énergétique et la croissance verte, aucun appel de charges n’était demandé aux copropriétaires et aux locataires des appartements.
Aucune avance de trésorerie, pas de concertations contraignantes en amont : les avantages étaient multiples tout en bénéficiant d’une meilleure qualité du système de chauffage de l’immeuble et d’une baisse significative des charges.
Quelles étaient les conditions pour bénéficier des Certificats d’Économies d’Énergie ?
L'aide était versée sous réserve de valider plusieurs critères de performance énergétique, et ne s'adressait pas au bâti neuf :
- Le financement à 100 % du chantier de calorifugeage concernait les immeubles de plus de deux ans disposant d'un mode de chauffage et/ou de production d'eau chaude collectifs.
- L'intervention était menée par un professionnel (pas nécessairement RGE).
- Seules les résidences dont le réseau était isolé avec une classe d’isolant inférieure ou égale à 2 étaient éligibles, pour le remplacer par une classe 3 jusqu'en avril 2022.
- Depuis le 1er mai 2022, un isolant de classe 4 était obligatoire.
- En prime, le réseau à calorifuger devait faire au minimum 350 mètres linéaires. L'isolation des tuyaux d'eau froide n'est pas éligible.
Pour vérifier si votre habitation pouvait bénéficier d'une couverture à 100 % des travaux, vous pouviez contacter un expert Hellio. Découvrez également les témoignages de bénéficiaires : François Charpentier et Karen Plisson.
Un contrôle systématique et indépendant du chantier de calorifugeage
Les travaux d'isolation des réseaux de chauffage étaient toujours contrôlés par un organisme d'inspection, accrédité COFRAC. Ce dernier, totalement indépendant, établissait un rapport de conformité qui attestait la vérification de l'opération et son respect des normes. En cas d'anomalies — malfaçons, manquements... —, le chantier ne pouvait pas donner lieu à la délivrance de certificats d'économies d'énergie, et donc de prime CEE.
Le bureau d'études analysait les caractéristiques du matériau isolant, la longueur du réseau isolé ou encore la date de mise en service de l'installation de chauffage collectif.
Cependant, le calorifugeage n'était pas admissible à l'aide de l'Anah*, MaPrimeRénov', sauf dans le cadre d'une rénovation globale et performante. Dans ce cas, le calorifugeage devait être combiné à d'autres travaux d'économies d'énergie.
*Agence nationale de l'habitat
Un calorifugeage bientôt obligatoire ?
En début d'année 2023, le gouvernement avait indiqué envisager un décret et un arrêté pour rendre obligatoire le calorifugeage des réseaux — ainsi que l'installation de thermostats — dans les bâtiments résidentiels et tertiaires. Cette mesure s'inscrivait dans le cadre du plan de sobriété.
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