D’après l’Observatoire national de la rénovation énergétique, en janvier 2024, 11,7 % des appartements occupés en tant que résidence principale étaient des passoires thermiques (classés F ou G sur le Diagnostic de Performance Énergétique - DPE). Un grand nombre de logements présente donc une isolation vétuste et un chauffage souvent obsolète. Comment faire lorsque l’on vit dans l’un de ses logements en copropriété ? Quel chauffage choisir pour un appartement mal isolé ? Pourquoi chauffer un appartement mal isolé est inefficace ? Et quelles sont les solutions d'isolations ?
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Quel est le chauffage le plus économique et le plus performant ?
Lorsque l’on souhaite changer de chauffage, on peut opter pour diverses options. Chauffage au bois, pompe à chaleur (PAC), chaudière à gaz ou encore chauffage électrique, les ménages qui vivent en copropriété ont l’embarras du choix. Parmi ces dispositifs, lequel est le plus performant ? Tour d’horizon.
Le raccordement à un réseau de chaleur
Le raccordement à un chauffage urbain fait partie des solutions les plus performantes, économiques et écologiques lorsqu'il est possible. Ce type de chauffage collectif permet de fournir de la chaleur à plusieurs bâtiments ou ensembles de bâtiments à partir d'un unique site de production.
En France, les réseaux de chaleur urbains sont principalement alimentés par des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) : gaz naturel, biomasse, géothermie, fioul, chaleur de récupération.
👉 Pour savoir si son bâtiment est éligible à un raccordement : l'outil France Chaleur Urbaine.
Le chauffage au bois, une solution économique et écologique
Le chauffage au bois est souvent prisé pour son faible coût. Selon l’Ademe, il s’agit du chauffage le moins cher. Dans un appartement, malheureusement, il est généralement compliqué d’envisager l’installation d’un poêle à bois ou d’une cheminée à foyer fermé, en raison de la gestion difficile du rejet des fumées.
En revanche, il peut faire office de chauffage central de la copropriété. Si elle le désire, elle peut faire installer une chaudière à bûches ou à granulés au moment de rénover la chaufferie. Elle viendra alors faire monter en température un circuit d’eau chaude qui alimente des radiateurs électriques ou un plancher chauffant. Il peut s’agir d’une bonne option pour disposer d’un chauffage aux énergies renouvelables en copropriété.
La pompe à chaleur, une fausse bonne idée
Dotées d’une grande efficacité énergétique, les pompes à chaleur (PAC) en copropriété peuvent également faire office de chauffage central. Toutefois, comme le rappelle l’Agence Locale de l'Énergie et du Climat de l’Ouest Essonne « dans les bâtiments mal isolés, l’installation de pompes à chaleur ordinaires en remplacement de chaudières sans action de rénovation énergétique associée n’est pas appropriée ».
En effet, lorsque le mercure descend, lorsque les températures sont inférieures à 9 °C, la pompe à chaleur ne peut pas fournir assez de chaleur pour réchauffer correctement le logement. De ce fait, la température intérieure reste basse et plafonne aux alentours de 14 °C. C’est le cas pour les pompes à chaleur air-eau qui disposent d’une unité extérieure pour pomper l’air froid.
La pompe à chaleur géothermique collective, un type de PAC sans unité extérieure, peut chauffer de manière constante quelle que soit la température extérieure. En revanche, elle implique des travaux de forage qui compliquent franchement l’installation en copropriété.
D’autre type de PAC, comme la pompe à chaleur air-air, sont conçues pour servir de chauffage individuel. Là encore, l’installation de ces pompes à chaleur dans un appartement mal isolé n’est pas préconisée. Ces dernières captent l’air extérieur pour le souffler sous forme d’air chaud à l’intérieur. Or, ce mode de chauffage ne présente aucune inertie thermique, contrairement aux radiateurs à eau qui conservent la chaleur un certain temps. La pompe à chaleur est donc obligée de tourner en continu ou presque pour fournir une température agréable et constante.
Le chauffage au gaz, au fioul ou encore au charbon, désormais interdits ?
Peu économiques et écologiques, les chauffages centraux au fioul, au gaz et au charbon ne peuvent plus être nouvellement installés dans une copropriété. La réglementation sur le chauffage collectif en copropriété interdit la pose de ce type de chaudière depuis le :
- 1er juillet 2022 pour le chauffage au fioul ou au charbon pour les copropriétés neuves et existantes ;
- 1er janvier 2025 pour le chauffage au gaz pour les copropriétés neuves.
Sans compter que ces dispositifs de chauffage sont souvent synonymes de factures très élevées pour les occupants d’un immeuble. Par exemple, le prix du gaz entre le premier trimestre 2023 et le premier trimestre 2024 a subi une hausse de 12,7 % (Ministères Territoires Écologie Logement).
L’électricité, un chauffage individuel à un coût élevé
Enfin, il est possible d’opter pour le chauffage électrique. Il s’agit avant tout d’un mode de chauffage individuel. À moins d’opter pour des radiateurs électriques à inertie très performants, il est généralement peu efficace.
En effet, les convecteurs, encore très répandus en France, assurent un chauffage par convection. Sans aucune inertie, ce mode de chauffage a pour inconvénient de faire monter l’air chaud vers le plafond. S’en dégage souvent une sensation de pieds froids et un piètre confort.
Ainsi, remplacer son chauffage par un système plus performant et économique est efficace seulement lorsque l'isolation thermique est qualitative.
Pourquoi chauffer un appartement mal isolé est inefficace ? Les solutions d’isolations
Bien que cela ne soit pas obligatoire, il reste plus efficace de bien isoler avant de changer le chauffage de l’appartement. En effet, vous pourrez ainsi limiter les besoins en consommation du logement et choisir un dispositif de chauffage en conséquence.
L’ASTUCE HELLIO :
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Il est possible de bénéficier d’aides pour changer de système de chauffage ou pour isoler votre appartement. Des subventions comme MaPrimeRénov’ ou la Prime Énergie du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) peuvent vous aider à réduire le montant du chantier.
En appartement, ce sont souvent les murs qui sont les zones de déperditions thermiques les plus importantes. De ce fait, ils constituent souvent un chantier prioritaire. Deux choix s’offrent aux copropriétaires ;
- Isolation individuelle : procéder à une isolation par l’intérieur des murs, du plafond et/ou du sol ;
- Isolation des parties communes : réaliser une isolation des murs par l’extérieur de l’ensemble de la copropriété, mais également les combles et/ou le plancher bas.
Dans le cadre de la loi ALUR, cette deuxième opération est d’ailleurs souvent obligatoire lorsque l’on procède à un ravalement de façade.
Quels sont les autres travaux pour un appartement mal isolé ?
Isoler les parois d’un appartement avant de changer de chauffage ne suffit pas forcément. En parallèle d’autres travaux peuvent être menés.
Le changement des fenêtres
Les fenêtres peuvent constituer un pont thermique, lorsqu’il s’agit de simples vitrages. Pour gagner en confort thermique et faire des économies d’énergie, le mieux reste de les remplacer par du double ou triple vitrage.
L’installation d’un thermostat programmable
Un thermostat programmable permet de réguler la température de votre logement pièce par pièce et en fonction de vos habitudes de vie. Ainsi, vous pouvez baisser un peu le chauffage en période d’absence et le remettre à la température de consigne désirée juste avant votre retour à la maison.
LE CHIFFRE HELLIO : 15 %
Ce sont les économies d’énergie réalisables chaque année via l’installation d’un thermostat connecté. L’investissement vaut donc le coup. D’autant plus que cet appareil sera obligatoire dès 2027 dans l’ensemble des foyers français. Source : Infographie “Mieux se chauffer” de l’Ademe.
Travaux de ventilation
Enfin, il faut savoir qu’un appartement humide est plus difficile à chauffer qu’un appartement sec. C’est pourquoi, en parallèle des travaux d’isolation, il convient d’installer ou de faire réviser le système de ventilation. De cette manière, on améliore également la qualité de l’air intérieur et on évite la formation de moisissures.
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Chauffage collectif ou individuel : quel est le plus intéressant ?
Le choix entre un chauffage collectif ou individuel dépend de vos besoins et de votre consommation. En général, le chauffage collectif reste plus intéressant puisqu’il permet de bénéficier de dispositifs économiques comme le raccordement à un réseau de chaleur, le chauffage au bois ou la pompe à chaleur.
À savoir : l’individualisation des frais de chauffage est obligatoire en France. Avec l’individualisation des frais de chauffage, le recours au chauffage collectif est encore plus économique, puisque l’on est certain de payer uniquement ce que l’on consomme. L’Ademe estime que cela permet de générer en moyenne 15 % d’économies d’énergie.
Quelques astuces pour garder au chaud un appartement mal isolé
En attendant des travaux d’isolation et de chauffage, si votre appartement est mal isolé, vous pouvez adopter quelques bons gestes ou suivre quelques astuces.
Mettre des boudins de bas de porte
Empêchez l’air froid de passer sous les portes grâce à des boudins isolants. Cette petite astuce facile à mettre en place vous permettra de mieux conserver la chaleur et de faire quelques économies sur vos factures d’énergie.
Garder les volets fermés la nuit
Pour maintenir une température agréable, pensez à fermer vos volets la nuit. Selon l’Ademe, cela permet de limiter jusqu’à 60 % les déperditions thermiques liées aux fenêtres.
Bien fermer les portes
Évitez les courants d’air en fermant les portes derrière vous lorsque vous vous déplacez d’une pièce à l’autre. C’est particulièrement important lorsque la pièce en question donne sur un espace non chauffé (couloir, palier, etc.).
Installer des tapis sur le carrelage
Les tapis ont pour effet de faire barrière au froid. C’est la raison pour laquelle, pour gagner en confort thermique, il est conseillé d’installer des tapis. C’est particulièrement efficace sur le carrelage souvent froid dans un logement mal isolé.
Chauffer à la bonne température
Adaptez la température de l’appartement. Comme le recommande l’Ademe, chauffez à :
- 19 °C dans les pièces de vie ;
- 17 °C dans les chambres ;
- 22 °C dans la salle de bain lors de l’utilisation, 17 °C lorsque celle-ci est en cours d’utilisation.
Cela permet de maintenir un bon équilibre entre confort et économie. Pensez qu’un degré de moins au radiateur permet de faire jusqu’à 7 % d’économies de chauffage. Pour faciliter la programmation du chauffage, vous pouvez investir dans des robinets thermostatiques connectés.
Sources :
- “Le parc de logements par classe de performance énergétique” - étude publiée le 17 décembre 2024 - Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE)
- L’Agence Locale de l'Énergie et du Climat (ALEC) de l’Ouest Essonne
- “Prix du gaz et de l’électricité au premier semestre 2024” - publié le 10 octobre 2024 - Ministères Territoires Écologie Logement
- Fiche “L’individualisation des frais de chauffage” de l’Ademe (Agence de la transition écologique) - février 2023
- Guide “Un hiver tout confort” de l’Ademe - novembre 2023
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